La croissance de la Chine (entre 8 et 10%) fait la une de toute la presse. Alexandre Adler, dans le Figaro, nous demande même de la remercier pour tirer la croissance mondiale ! On croit rêver, quand on sait que l’excédent commercial faramineux déséquilibre l’économie mondiale, explique les délocalisations dans les pays développés et s’explique principalement par une concurrence totalement déloyale.
Le yuan est scandaleusement sous évalué, le libre échange ne s’applique qu’à sens unique, les entreprises occidentales qui veulent accéder au marché chinois se heurtent à un protectionnisme déguisé impressionnant.
L’Union européenne est sans aucun doute le plus beau dindon de la farce car à la différence des Etats-Unis, elle laisse sa monnaie se réévaluer encore plus. La résignation européenne a trouvé d’ailleurs un point d’orgue au sommet de Copenhague, laissant les Etats-Unis et la Chine maîtres du jeu.
La seule solution bien sûr pour remédier à ce déséquilibre indécent serait de mettre en œuvre une taxe sociale et carbone aux frontières de l’Union européenne. Ainsi les entreprises occidentales auraient moins intérêt à aller piller l’environnement de ce pays et profiter de conditions sociales déplorables, les déséquilibres commerciaux se réduiraient, le chômage s’infléchirait en Europe et la Chine serait incitée à réorienter son modèle de croissance pour satisfaire sa consommation intérieure.
Mais bien entendu les maîtres de l’Union européenne, la Commission et l’Allemagne, ne veulent pas en entendre parler comme en témoignent le récent sommet des ministres de l’environnement.
C’est, en réalité, parce que la Chine et l’Allemagne s’entendent entre elles sur le dos de l’Europe et de la planète entière, comme en témoigne la désignation de Siemens pour construire en Chine la plus longue ligne à grande vitesse du monde. « Garde moi ouvertes les frontières économiques de l’UE, je t’achèterai ta technologie en échange ! » semble dire Pékin à Berlin…
La France, quant à elle, parle mais n’agit pas. Combien d’entreprises délocalisées, de chômeurs de plus faudra t-il pour que nos dirigeants admettent qu’il est temps de s’attaquer aux causes de notre effondrement industriel ? De surcroît ce n’est pas servir la Chine et son peuple que de laisser ce grand pays accumuler des réserves de change sans les mettre au service du développement intérieur. L’attitude française et européenne d’aujourd’hui vis-à-vis de la Chine ressemble étrangement, dans le domaine économique cette fois, à l’aveuglement béat, mélange de couardise et d’angélisme, des dirigeants de l’entre deux guerres !
NDA